Le cloporte, ce crustacé terrestre détritivore allié du jardinier

Par Adrien

Si le cloporte ressemble à première vue à un insecte, il fait en réalité partie des rares crustacés terrestres.

Détritivore, ce précieux allié du jardinier s’avère particulièrement utile au potager. Aussi, s’il est bienvenu au jardin, il est en revanche moins bien accueilli dans les maisons où il réside parfois en colonies envahissantes. Voici tout ce que vous devez savoir sur ce petit arthropode.

Qu’est-ce qu’un cloporte ?

Le cloporte est un arthropode appartenant à l’ordre des Isopodes. Or, si la grande majorité des espèces d’isopodes vit dans les milieux marins, le cloporte fait lui partie des rares crustacés à résider sur terre. Ce petit arthropode n’a donc rien de commun avec les insectes.


Description anatomique

Le corps du cloporte est ovale, long de 12 à 15 mm en moyenne, et de couleur grisâtre, brunâtre ou noirâtre. Contrairement à la plupart des crustacés marins, il ne possède pas de véritable carapace, mais un exosquelette composé de plusieurs plaques. Le thorax du cloporte est doté de sept paires de pattes, les péréiopodes.

Description du cloporte

Sa tête est dotée de deux paires d’antennes. Les plus courtes, uniquement visibles sur la face ventrale de l’arthropode, sont des antennules. Par ailleurs, ce petit crustacé terrestre est doté d’yeux peu développés et de maxillipèdes au niveau de la partie buccale.

Le nombre de « poumons » varie en fonction des espèces de cloportes. Il est possible de les observer sur la partie ventrale de l’animal où ils apparaissent sous forme de taches blanchâtres.


Un crustacé au sang bleu

Particularité étonnante, le cloporte a le sang bleu. Cette couleur est due à la présence d’un pigment respiratoire dans son corps appelé hémocyanine. Lorsqu’il manque d’oxygène, le sang de l’arthropode devient incolore.


Où vit le cloporte ?

Ce crustacé exclusivement terrestre est omniprésent dans la nature et notamment dans les jardins. Il lui arrive également de s’installer à l’intérieur des logements qui offrent les conditions idéales au développement de sa colonie.


Dans la nature

Le cloporte s’installe exclusivement dans les zones humides et sombres. On le rencontre en milieux boisés, installé :

  • dans le bois mort ;
  • sous les pierres ;
  • dans les champignons.

Dans la maison

Appréciant l’humidité et les espaces sombres, le cloporte est parfois surnommé « cochon de cave ». On le rencontre donc parfois dans la maison, et plus spécifiquement :

  • à la cave ;
  • au sous-sol ;
  • dans les garages ;
  • dans les fissures des murs ;
  • dans le vide sanitaire ;
  • sous les fondations et soubassements ;
  • au grenier ;
  • sous l’évier de la cuisine.

On parle d’infestation de cloportes lorsque la colonie quitte les espaces sous-terrains de la maison pour s’installer dans ses parties supérieures. Le crustacé est alors généralement attiré par une source de nourriture laissée à sa disposition (notamment des déchets). Toutefois, le phénomène peut également s’expliquer par un taux d’humidité très élevé dans le logement.

À noter : les cloportes sont des animaux nocturnes que vous avez peu de chances de croiser en journée chez vous. En revanche, certains signes révélateurs peuvent vous alerter sur leur présence, comme des traces sur les meubles en bois et le parquet, ainsi que des excréments carrés en grand nombre.


Que mangent les cloportes ?

Les cloportes sont détritivores, ce qui signifie qu’ils se nourrissent de matières organiques végétales en décomposition. Parmi leur nourriture de prédilection, on trouve :

  • le bois mort ;
  • les écorces ;
  • les feuilles mortes ;
  • et les champignons.

Opportunistes, ils peuvent également consommer de jeunes végétaux, des insectes morts (comme les fourmis et les vers), ou encore des fruits.

Un régime alimentaire qui explique que cet arthropode soit un habitué des tas de compost.


Comment se débarrasser des cloportes ?

Soulignons ici que le cloporte n’est pas un nuisible, mais un véritable allié du jardin. Il joue même un rôle essentiel pour les écosystèmes en tant que détritivore. En se nourrissant de détritus végétaux, il agit comme un accélérateur de décomposition et il enrichit naturellement le sol en azote et nutriments grâce à ses déjections. Aussi, il doit être préservé à l’extérieur de la maison.

En revanche, il est nécessaire de l’éloigner de chez vous s’il s’installe trop confortablement dans vos intérieurs. Rassurez-vous toutefois, même en intérieur, le cloporte est inoffensif pour l’homme :

  • il ne mord pas et ne pique pas ;
  • il n’est porteur d’aucun virus ou parasite ;
  • et il ne provoque pas d’allergie.

Traiter les problèmes d’humidité

Comme évoqué précédemment, ce crustacé terrestre aime les milieux humides et sa présence peut être le signe révélateur d’un problème d’humidité chez vous.

Pour y faire face :

  • aérez régulièrement toutes les pièces de votre logement (cave et sous-sol inclus) ;
  • améliorer votre système de ventilation le cas échéant ;
  • utiliser un déshumidificateur d’air afin de réduire l’excès d’humidité et assainir les murs ;
  • cultivez des plantes qui absorbent l’humidité (plante araignée, tillandsia…) ;
  • faites appel à un plombier en cas de suspicion de fuite d’eau ou d’infiltration.

À noter : les cloportes se nourrissent des champignons responsables des moisissures. Afin de ne pas les attirer chez vous, nettoyez toutes les traces de moisissure sur vos sols et vos murs.


Utiliser des répulsifs naturels

Certains produits répulsifs naturels s’avèrent très efficaces pour éloigner le cloporte. Vous pouvez notamment utiliser ici de l’huile essentielle de margousier ou de neem.

Pour une efficacité optimale, renouvelez le traitement pendant deux semaines à un mois, voire plus en cas d’infestation importante.

Cette solution naturelle et efficace, a le grand avantage de ne pas être polluante et d’être sans risque pour les membres de votre foyer (humains et animaux de compagnie).


Colmater les ouvertes

Pour ne pas être envahie par les cloportes, le mieux est encore de leur barrer l’accès de chez vous.

Pour y parvenir, vérifiez vos façades, les accès de votre sous-sol, les joints autour de vos fenêtres et de vos portes, ainsi que les grilles et bouches d’aération du logement.

Colmatez ensuite, avec du mastic ou du mortier, tous les espaces par lesquels les arthropodes pourraient se faufiler (fissures, interstices, trous).

De même, si vous vous chauffez au bois, inspectez l’écorce de vos bûches avant de les faire entrer dans la maison.


Bien entretenir ses extérieurs

L’entretien régulier de vos extérieurs permet également d’éloigner les cloportes de votre logement :

  • nettoyez vos gouttières et chenaux ;
  • supprimez les débris végétaux proches de vos façades ;
  • éloignez les poubelles et le composteur de la maison ;
  • éloignez les pots de fleurs des portes et fenêtres.

Prendre garde aux poubelles

En intérieur, optez pour des poubelles bien hermétiques, afin d’éviter d’attirer les cloportes vers les déchets végétaux qu’elles contiennent.

De même, pensez à les vider très régulièrement, en particulier par temps de canicule estivale.


Utiliser des leurres

Vous pouvez installer un leurre dans votre maison afin de capturer les cloportes et les transporter ensuite à l’extérieur. Pour cela, déposez une bûche de bois humide dans la pièce infestée. Après quelques jours, sortez la bûche et ses occupants dans un recoin éloigné du jardin.

À noter : l’astuce fonctionne également très bien avec les pommes de terre préalablement coupées en deux et évidées.

Adrien du Potager d'à côté
À propos de l'auteur

Je m'appelle Adrien, je suis passionné de jardinage et de culture vivrière. Titulaire d'un Bac techno STAV, j'ai suivi une formation en rédaction web pour partager mes connaissances et mes astuces.

Laisser un commentaire